23 mai 2015

Les effets de la musique sur notre perception

"Jouer un refrain complet un ton au-dessus du reste de groupe, se lancer dans un solo alors que le chanteur entame juste le second couplet, jouer 4 notes de trop après que tout le monde s’est arrêté net à la fin du morceau : les effets de l’alcool sur le musicien sont connus depuis longtemps. Mais on avait encore jamais entendu parler des effets de la musique sur le sens du goût, et sur la perception du vin en particulier.
Or, Charles Spence et Qian Wang, deux psychologues de l’Université d’Oxford viennent de montrer que le contexte sonore joue sur nos impressions gustatives : pour peu qu’ils ne soient pas bus en écoutant la même musique, deux verres du même vin sont ainsi perçus comme provenant de deux crus distincts. Étonnant? Pas tant que ça si l’on considère que des neurologues ont récemment établi des connexions entre les zones du cerveau se rapportant à l’odorat et à l’audition.
Pas étonnant non plus lorsqu’on sait que la musique d’ambiance en supermarché influence nos comportements d’achat (dans un supermarché anglais, lorsqu’on passe de la musique française, il se vend plus de vin français, et lorsqu’on passe de la musique allemande, c’est l’inverse) tandis que la musique classique pousse à acheter des vins plus chers que ceux qu’on achète en écoutant le Top 50, et que la musique forte pousse à boire en plus grande quantité et plus vite.
Bref, il semble bien que le pouvoir de la musique soit bien plus concret qu’on ne l’imaginait, au point qu’on nous vendra peut-être bientôt des disques comme exhausteur de goût au rayon surgelés. Kind of Blue pour brandade de morue, La Flûte enchantée pour poêlée forestière, Highway to hell et son gratin de courgettes… Voilà bien une aubaine que l’industrie du disque était loin d’imaginer : se faire digérer par l’industrie agroalimentaire!"
Audiofanzine.

Aucun commentaire: