16 février 2014

Le meilleur des mondes


Par Aldous HUXLEY
Cette histoire me fait penser au film "Bienvenue à Gattaca"; Aldous HUXLEY a imaginé une société où les bébés ne naissent plus, engendrés par une mère et un père mais fabriqués dans des usines où chaque fœtus est programmé et chaque bébé conditionné pour être exactement ce que la société a besoin qu'il soit. Chacun est donc à sa place et fait ce qu'il a à faire. Tout le monde est heureux du rôle qu'il tient. Stabilité sociale assurée, pas de laissés-pour-compte, pas de problème existentiel. Bref: le meilleur des mondes !
En contre partie, le libre-arbitre et la liberté, à commencer par celle d'être soi-même et même d'être différent, sont sacrifiés. D'autres ont décidés pour vous et vous leur appartenez. Pas de place pour des modes de pensée différents.
Cependant, comme une fausse note dans la partition, un des personnages est différent; et bien que sans se rebeller ouvertement, son attitude bouscule les conventions sociales. Quel impacte aura sur lui et sur ceux qu'il côtoiera plus tard son voyage dans la réserve des "sauvages" où le mariage monogame est de rigueur et où les enfants naissent, élevés par leur parents ? Chose tout à fait inconcevable dans la société dite civilisée où les gens sont "rangés" dans des castes d'où il est impossible de sortir, où l'intimité est proscrite.
L'auteur définit dans son roman un racisme social tout à fait légale et en même temps sans conflit, ainsi qu'une incapacité à évoluer et à se remettre en question, puisque personne n'a le recul nécessaire pour voir le monde tel qu'il est. Là, cela m'évoque l'allégorie de la caverne de Platon; ou plus proche de nous, "l'Encyclopédie du savoir absolu et relatif" d'Edmond WELLS, à laquelle se réfère très souvent Bernard WERBER, dans laquelle il est dit que pour comprendre un système il faut savoir en sortir.
Aldous HUXLEY est considéré comme un romancier d'anticipation et visionnaire qui veut mettre en garde contre les dérives de la science. Il écrit "Le meilleur des mondes" en 1931 et le roman est publié en 1932; c'est-à-dire, pour le replacer dans son contexte, après la belle époque et les années folles ainsi que la 1re guerre mondiale, avant les purges staliniennes, la montée du nazis et la 2° guerre mondiale. Plus tard il va aussi mettre en lumières, dans les années 50, les dangers de la surpopulation. Tient ! Lui aussi ! Curieux, non ?

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